Largement de quoi se requinquer avec l'Alpette version Loubet. Cette table de pistes, très connue des habitués, est maintenant drivée par le grand chef de Bonnieux, qui apporte sa générosité, sa volubilité, cette façon unique de rendre le plat typique à la fois chic et gourmand. Et on ne parle pas seulement de la pizza aux truffes, des nems de reblochon ou de la pissaladière qui se dévorent en amuse-bouche. Avant ou après le ski, tout est excitant dans ce chalet si bien aménagé, avec un service pléthorique pour répondre aux centaines de couverts à assurer chaque jour. En grand pro, le chef de Bonnieux qui connaît bien la région (les années chez Marc Veyrat, Isabelle, son épouse, maîtresse de maison au Chalet de Marie-Ange à Manigod) et a souvent le cœur savoyard, sait donner du plaisir à tous, dans le registre local, bistrotier ou viandard. Avec les charcuteries, le tartare Alpette, la « meilleure saucisse purée des Alpes », le coquelet grand-mère, le gratin de crozets à la fontine ou la côte de veau aux girolles. Bien sûr les provenances sont au top, justifiant une addition grandiose, mais logique. Suivez les suggestions de l'ardoise, qui renforce le catalogue avec des intitulés charmeurs, le foie gras pommes pont-neuf, une excellente blanquette, une méga-entrecôte de black Angus avec des frites de concours. Pour répondre à la demande considérable, le boss a rassemblé une équipe de jeunes gens très motivés, qui savent courir d'un bout à l'autre de la vaste salle boisée sans renverser la tartiflette ni percuter les skieurs qui vont et viennent, se retrouvant en finale devant une table de desserts qui ne peut vous laisser indifférent, avec ses tartes, ses gâteaux chocolat, ses classiques si bien faits qu'on ne peut guère résister à la proposition « trois parts » pour 25 €. En cave, un petit choix classique au verre, et une cave plutôt sage d'où l'on extrait quelques bons régionaux, Trosset, Saint-Germain, les Ardoisières...