Ici, on choisit de vous servir des légumes qui poussent dans la terre, des animaux élevés en plein air, des poissons pêchés par petits bateaux; on choisit le goût.... Le manifeste est clair, la déclaration d'intention sans ambiguïté. Amandine Carreau, passée par la bonne école de l'Epi Dupin, sait de quoi elle parle. Le produit, c'est un métier, mieux, un sacerdoce. Il faut le traquer, le discerner, le reconnaître. Et puis il faut le travailler quand on est cuisinière dans l'âme. Tout n'est pas parfait dans cette petite salle blanche et verte au plafond toile d'araignée et ses fils ampoules, tables de bois clair et chaises cuir ou tissu. Mais que de bonnes ondes, et comme on s'y sent bien, avec l'accueil et le service de sa complice Jane Demangeon qui fait la traduction en simultané, donnant envie de tout essayer. Par exemple dans l'attractif menu à 26 €, qui détaille l'annonce et tient la promesse au point que l'on accepte facilement quelques suppléments : sashimi de thon blanc (de Saint-Jean de Luz), concombres et olives, lieu jaune snacké, risotto aux herbes, jus au safran, du boulot simple et propre avec un risotto juste fondant et parfumé et une cuisson soigné du poisson, carré de veau, ratatouille et pommes de terre, sauce vierge, un ensemble plus standard avant une bonne tarte abricot crème noisette et feuille de basilic soulignant l'effort constant porté sur les "petites choses" qui font la différence entre un repas de cantine et un déjeuner dont on se souvient. La cave est bien sûr orientée bio et nature, avec quelques domaines bien représentatifs et un choix au verre tout de même un peu limité. A côté, l'eau microfiltrée, le café du Pérou, le jus de fruit bio et les bières de la Montreuilloise.